Pour une gestion publique de l'eau à laquelle les usagers-citoyens puissent comprendre quelque chose...

mardi 30 mars 2010

Eau : assez d'hypocrisie !

Eau : assez d'hypocrisie, par Danielle Mitterrand et William  Bourdon  le Monde du 23 mars 2010

par Danielle Mitterrand et William Bourdon,

Le ton monte... L'article paru dans le Monde, co-signé par Danielle Mitterrand et l'avocat William Bourdon dénonce l'hypocrisie des grosses entreprises ! Nous ne pouvions que nous en faire l'écho ! AGLEAU.

Aujourd'hui, les médias sont envahis de publicités émanant des multinationales de l'énergie et de l'eau pour nous convaincre qu'elles contribuent à notre qualité de vie et qu'elles sont devenues indispensables pour rendre notre monde meilleur.

Que ce soit pour lutter pour la survie des ours blancs, pour soi-disant éviter les pillages de ressources de la planète, pour améliorer le niveau de vie de tous, les mieux placées, nous disent ces messages, sont les grandes entreprises multinationales.

Elles veulent bien, du bout des lèvres, que s'inaugure un nouveau droit international, protecteur des biens communs de l'humanité. Elles ne s'opposent pas, le cas échéant, à ce que la loi consacre de nouvelles normes, pour peu que celles-ci n'entravent pas leur croissance et leurs profits. De ce point de vue, les projets du gouvernement qui limitent l'accès au juge sont agréables à leurs oreilles.

Parmi ces nouveaux "bienfaiteurs de l'humanité", les opérateurs d'eau sont évidemment à l'avant-garde. Ils ont bien compris que l'eau, source indispensable et éternelle de vie, les rend légitimes pour nous convaincre de ce qu'ils seraient maintenant les meilleurs promoteurs de la protection de l'environnement. Ils vont jusqu'à caporaliser la seule instance de gouvernance de l'eau (le Conseil mondial de l'eau est dirigé par un haut cadre de Veolia) et prétendent même contribuer à définir cette équation juridique : les biens communs de l'humanité.

Faut-il rappeler que, lors du dernier forum de l'eau à Istanbul, le Conseil mondial de l'eau a refusé de reconnaître à l'eau le statut de droit, mais seulement de celui de besoin. Une visite sur les sites Internet de Veolia Eau et de Suez peut donner l'illusion qu'ils sont plus royalistes que les écologistes. Cela s'appelle du green washing. Il s'agit de mettre en avant les actions de développement durable, bien utiles pour maquiller la réalité des contrats et de leurs conséquences.

Or cette instrumentalisation très habile du message écologique ne peut que laisser perplexe. Certes les grands opérateurs d'eau, dans les pays du Sud, usent et abusent de messages compassionnels à l'égard des populations des bidonvilles concernés. Pour autant, la réalité y est parfois tragique. Prenons l'exemple de la population de certains quartiers pauvres de La Paz (Bolivie) qui a voulu dénoncer, y compris au prix d'émeutes et dans le sang, les conditions dans lesquelles un système de distribution d'eau potable juste et universel ne leur était pas garanti. On peut également s'émouvoir de la corruption et de ses conséquences qui affectent les métiers de l'eau.

Flûte de Pan

A Bruxelles, Veolia a construit à l'orée des années 2000 une gigantesque station d'épuration pour le million d'habitants de la capitale belge. Une affaire enflamme maintenant la Belgique tant il semble qu'on y fait fi des principes de précaution de l'environnement. Récemment, différentes ONG, dont l'association Sherpa et la Fondation France Libertés, ont interpellé M. Gérard Mestrallet, président de GDF-Suez, sur les risques majeurs associés à la construction du barrage hydroélectrique du Jirau sur le rio Madeira en Amazonie brésilienne. Les populations y sont exaspérées face à ce qu'elles dénoncent comme une déforestation au mépris de la loi locale.

La logique du "pas vu, pas pris" permet tous les doubles langages. Cette nouvelle flûte de Pan que nous jouent Veolia et Suez Environnement doit susciter exigences et vigilance. Il est indispensable de rechercher l'information là où elle est dissimulée parce qu'elle dément parfois violemment les discours éthiques de vitrine.

Danielle Mitterrand
est présidente de la Fondation France Libertés
William Bourdon est avocat au barreau de Paris, président de l'association Sherpa.

Article paru dans l'édition du 24.03.10

mardi 23 mars 2010

22 mars : Journée mondiale de l'eau.


Inutile de chercher à parler de la Journée mondiale de l'eau, en France, le lendemain même des élections régionales qui mobilisaient tous les médias. Et pourtant..., pour AGLEAU, (qui se réjouit du grand plongeon des amis de l'industrie privée de l'eau!) impossible d'ignorer ce jour du 22 mars qui, depuis 1993, fournit l'occasion d'attirer l'attention sur l'importance primordiale de la gestion de l'eau au cœur de toute politique ?

http://i43.servimg.com/u/f43/11/33/07/47/adlt_d10.jpg

Coincée entre la Journée mondiale de la trisomie 21 (21 mars) et la Journée mondiale de la météorologie (23 mars), cette énième Journée mondiale de quelque chose est venue s’ajouter, il y a plus de quinze ans, à la très longue liste des Journées mondiales (221 répertoriées !). De quoi être occupé à célébrer les deux tiers de l’année !
www.journee-mondiale.com

ONU-Eau a consacré la journée mondiale de l’eau 2010 au thème de la qualité de l’eau, reflétant ainsi l’importance des deux thèmes, quantité et qualité, pour la gestion des ressources en eau. La Journée mondiale de l'eau met notamment l'accent sur l'importance de l'accès aux sanitaires, banal pour les occidentaux mais un luxe souvent encore : environ 39 % de la population mondiale, soit plus de 2,5 milliards de personnes, n'a pas d'accès aux toilettes, ni même à un réseau d'égouts. Un site (avec accès aux traductions en français) fournit de nombreuses informations sur le thème : "de l'eau propre pour un monde sain".
http://www.unwater.org/worldwaterday/index_fr.html


En France, 150 litres d’eau sont consommé par personne et par jour, selon l'Institut français de l'environnement (Ifen). Les Français déboursent ainsi en moyenne 180 euros par an et par personne pour, dans l’ordre, se laver, utiliser les toilettes et boire.

Les Français consomment en moyenne 150 litres d'eau par jour avec la répartition suivante :

  • 39% pour les bains et les douches ;
  • 20% pour les W.C. ;
  • 12% pour le linge ;
  • 10% pour la vaisselle ;
  • 6% pour la préparation de la nourriture ;
  • 6% pour les usages domestiques divers ;
  • 6% pour le lavage de la voiture et l’arrosage du jardin ;
  • 1% pour l’eau potable.
http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/developpement-durable-1/d/journee-mondiale-de-leau-les-francais-et-leur-consommation_23096/

Quel est le prix d’1 m3 d’eau ? 64% des Français sont incapables de répondre à cette question. Et pour cause : contrairement à l’électricité, dont un kilowatt-heure vaut le même prix à Paris ou à Bagnères-de-Bigorre, l’eau compte presque autant de tarifs qu’il y a de communes dans l’Hexagone.
http://www.terra-economica.info/Quand-le-prix-de-l-eau-pousse-au,9246.html

De ce rappels des faits émanent des idées simples : Pas de gâchis de la ressource. Un prix unique. Un bon usage des eaux (potable ou de nettoyage). Un retraitement efficace des eaux usées... Et, pour cela, un service public. Nous n'en démordrons pas.



jeudi 18 mars 2010

L'eau marocaine en bouteille... Pour qui?

Exemplaire cette situation : ceux qui ne veulent pas que l'eau soit une marchandise sont donc criminalisés, au Maroc comme ailleurs ! Qu'ATTAC s'en saisisse est réconfortant ! La "guerre de l'eau" peut aussi prendre l'aspect d'une lutte populaire pour l'eau ! Il nous faut le savoir et faire savoir, en être solidaire, en tirer des enseignements.

AGLEAU.


Medhi Lahlou, président de l'association ACME-Maroc, Membre fondateur de la Coalition mondiale contre la privatisation et la marchandisation de l'eau et du Forum alternatif maghrébin de l’eau.

ATTAC France a décidé de s'associer à une délégation de soutien à la population de Ben S'Mim au Maroc, confrontée, depuis des années, à un projet de détournement d'une partie de l'eau de la seule source disponible, à des fins de mise en bouteille pour la commercialisation dans le pays et éventuellement à l'étranger.

Certains habitants ont été condamnés à des peines de prison avec sursis et à des amendes importantes, et d'autres sont encore poursuivis pour avoir participé à des manifestations pacifiques où ils ont exprimé, (avec le soutien d'ONG nationales et internationales dont ACME-Maroc, ACME-France, Aquattac, ATTAC-Maroc, l'AMDH, etc.) leur refus de cette perspective.

Le procès en appel des habitants était prévu le 25 février à Meknès. Jacques Cambon y était présent pour Aquattac.

L'avocat qui défend les habitants depuis le début étant absent pour raison de santé, Me Brahim Maissour, avocat de Rabat, qui intervenait pour la 1ère fois sur le dossier a demandé, et obtenu, le report au mois de mai.

Par contre, Jacques Cambon a pu visiter la source de Ben S'Mim et rencontrer MyAli Tahiri, le leader des villageois. Ils se sont mis d'accord pour une assistance technique sur le fond pour analyser le rapport de faisabilité du prélévement d'eau en préparation par l'Office du Sebou, dès que ce rapport sera disponibles.

www.eauxglacees.com/Soutien-aux-villageois-de-Ben-S

vendredi 12 mars 2010

La SADE plombée ? Cela continue...


Née officiellement le 1er octobre 1918, la Sade (Société Auxiliaire des Distributions d'Eau) a été créée à l'initiative de la Compagnie Générale des Eaux pour apporter son concours aux services de distribution d'eau, dans la conception et la construction des réseaux d'adduction et de distribution d'eau potable.

Le 26 janvier 2010, sur ce blog, nous soulevions le problème : Sadisme et Saturnisme font bon ménage ! À vouloir changer le plomb en or, la SADE connaît des difficultés. La filiale de Veolia est soupçonnée d’avoir surfacturé ses tuyaux ! Et, selon l'article de Capital (ci-dessous), ça ne s'arrange pas...

Sac de nœuds à la tête  du géant de l’eau

Sade

L'affaire, restée jusqu’ici secrète, agite le petit monde du BTP. Le 15 décembre dernier, sur ordonnance du TGI de Paris, les équipes de la DGCCRF – la Répression des fraudes – ont perquisitionné les locaux de cinq entreprises de travaux publics franciliennes.

Particulièrement visée, la Sade, une filiale de Veolia spécialisée dans la pose de canalisations, a fait l’objet de quatre descentes simultanées : dans trois de ses agences et au siège, dans le VIIIe arrondissement de Paris, d’où les enquêteurs – une bonne dizaine – sont repartis avec des caisses de documents. Le bureau et l’ordinateur du P-DG, Dominique Bouillot, membre du comité exécutif du géant de l’eau, ont été passés au peigne fin. L’in­téressé confirme, avec détachement : «Ça n’a pas gâché mon Noël.»

Tout arrive… Voilà plus de deux ans que l’UFC-Que choisir avait saisi le Conseil de la concurrence, devenu depuis Autorité, à propos d’une possible entente sur les prix entre plusieurs prestataires réputés rivaux : la Sade, mais aussi Valentin et Sobea Environnement (groupe Vinci), Urbaine de Travaux (groupe Fayat) et Gagneraud Construction. L’association de consommateurs s’étonnait des tarifs facturés au Sedif, le Syndicat des eaux d’Ile-de-France, sur un marché précis et juteux (550 millions d’euros au total) : le remplacement des branchements en plomb entre les conduites principales du réseau public et le compteur des abonnés.

Des prix, soutenait l’association, «notoirement supérieurs» à ceux pratiqués dans d’autres ­régions. Ou comment transformer le plomb en or… Président dudit syndicat depuis 1983, le maire d’Issy-les-Moulineaux, André Santini, moins bonhomme qu’à l’accoutumée, avait fustigé à l’époque «l’ignorance manifeste des experts de Que choisir». Les perquisitions récentes prouvent, à tout le moins, qu’il y a matière à creuser. Et elles tombent fort mal pour le président de Veolia, Henri Proglio, et son nouveau DG, Antoine Frérot, ex-patron de la branche eau.

Le leader mondial des services aux collectivités est en effet candidat à sa propre succession pour gérer, dès 2011, la distribution d’eau potable des 144 communes d’Ile-de-France, hors Paris, réunies dans le Sedif. Un contrat faramineux – entre 3,5 et 4 milliards d’euros sur dix ou douze ans – dont la dernière attribution, à Veolia donc, remonte à 1962 ! Deux autres acteurs sont en lice : Suez, l’ennemi juré, et Derichebourg, allié à l’allemand Remondis Aqua. L’heureux élu doit être désigné par le Sedif avant l’été. Si Veolia semble bien placé pour l’emporter, les investigations en cours pourraient éclabousser l’état-major. Et, qui sait, rebattre un peu les cartes. «Proglio a intérêt à vite faire le ménage à la Sade», glisse un proche du dossier.

L’opération nettoyage a déjà commencé. Quelques jours après le passage des enquêteurs, plusieurs cadres de la ­filiale ont brusquement changé de numéro de portable, pour prévenir d’éventuelles écoutes. Car la pression monte. Certains maires qui siègent au Sedif, comme Dominique Voynet (Montreuil) ou Philippe Kaltenbach (Clamart), ont écrit à Bruno Lasserre, le président de l’Autorité de la concurrence, pour qu’il s’assure qu’«aucune suspicion» ne puisse entacher l’appel d’offres géant.

Ces empêcheurs de tuyauter en rond estiment que la procédure retenue – l’attribution du marché en un seul bloc et non en lots – bien qu’approuvée par une large majorité de leurs collègues, privilégie Veolia. La missive ne comptait qu’une poignée de signatures. Mais elle n’est pas restée lettre morte. Le 15 janvier, les intéressés ont été reçus par la grande patronne des services d’enquête de l’Autorité, Virginie Beaumeunier. Un signe ?

Caroline Michel

mardi 9 mars 2010

L'eau, une source de vie ou une source de profit ?

Des socialistes courageux et clairs expriment, dans Le Monde - sans signature, malheureusement, d'aucune grande personnalité du parti...! -, un avis qui les honore et qui rassure : il y a bien, au sein du PS, un courant d'opinion favorable à ceux qui entendent "gérer l'eau en conciliant justice sociale et écologie". C'est positif et nous le soulignons, mais..., car il y a un mais, cela souligne plus encore que le débat n'est pas tranché au sein du PS et même que les partisans de la gestion publique pourraient bien être minoritaires. Encore une fois, c'est la direction du PS que nous attendons la clarification politique qui tarde à venir.
AGLEAU
AQUAROSE IRRIGATION


L'eau, source de vie ou de profit ?

La gestion de la distribution d'eau est actuellement un sujet de débat important dans toutes les collectivités. La polémique en cours pour la gestion de la distribution d'eau du Sedif (Syndicat des Eaux d'Ile-de-France) n'est que la partie la plus médiatique d'un débat plus profond. Dans ce contexte, le 30 décembre dernier, un collectif militant se créait au sein du PS pour défendre les grandes multinationales de l'eau contre le "procès en sorcellerie" qui leur serait fait au sein du Parti Socialiste. Passons sur le fait que ce collectif rassemble des cadres de ces multinationales, confondant peut-être ainsi lobbyisme et militantisme, pour aborder la question de fond : la gestion de l'eau peut-elle être confiée à un opérateur privé dont le but structurel est la réalisation d'un profit ?

Que les grandes multinationales de l'eau aient l'expérience et le savoir-faire de la captation et de la distribution de l'eau, nul n'en doute. Qu'elles fassent mieux que des structures publiques, cela reste à démontrer. Les enquêtes des associations de consommateurs montrent qu'en moyenne, les prix sont supérieurs de 20 à 44% dans les communes qui ont délégué leur service d'eau et d'assainissement au secteur privé ! Quand on sait que 75 % des usagers français regroupés dans 60 % des communes sont alimentés par les 3 multinationales, on mesure l'ampleur de ce surcoût… Qu'elles soient en capacité de proposer une gestion durable de la ressource, il est permis d'en douter, car ces grands groupes n'ont structurellement pas cet objectif. L'objet ici n'est pas de les en blâmer : dans le système capitaliste, ce n'est tout simplement pas leur rôle. Leur rôle, c'est la réalisation d'un profit dans le cadre d'un service lucratif de distribution d'eau.

Et c'est là le cœur du problème : l'eau doit-elle être une source de vie ou une source de profit ? Peut-on éthiquement accepter que l'eau serve à enrichir les actionnaires de ces grands groupes (essentiellement, en France, Véolia, Suez et la Saur) ? Surtout quand des familles n'ont pas accès au minimum d'eau nécessaire pour vivre et que cette ressource est loin d'être inépuisable sur la planète. On sait que la désertification continue sa progression et que l'eau se raréfie. Dans le même temps, la consommation progresse structurellement par le double impact de l'augmentation de la population et de la croissance de nos besoins liée, notamment, à notre mode de production alimentaire. Dans ce contexte, aujourd'hui, 1,5 milliards de personnes n'ont pas accès à l'eau potable, 2 milliards n'ont pas d'installation sanitaire et 2,5 milliards consomment de l'eau polluée.

Le retour sur l'histoire de cette gestion de l'eau apporte un éclairage intéressant, puisque ce système n'a connu qu'une expansion assez récente hors de France, au moment de la "révolution" conservatrice et néo-libérale des années 80 avec notamment l'attribution du marché de l'eau à des compagnies privées au Royaume-Uni de M. Thatcher et au Chili d'A. Pinochet ! L'argument premier en était donc bien l'idéologie de la suprématie du marché.

Alors, s'il doit y avoir un débat sur ce sujet (en France en général et au sein du PS en particulier), et en ce sens nous nous joignons à "à contre courant", nous affirmons aujourd'hui : que le droit à un minimum d'eau est un droit fondamental et universel, quel que soit son pays ou ses moyens. Nous appelons donc à la mise en place de la gratuité des premières tranches d'eau, financée par une élévation progressive du coût des tranches suivantes et calculée en litre d'eau par individu préservant ainsi les familles nombreuses. Ce principe allie justice sociale et écologique, puisque les gros consommateurs payeront pour ceux qui sont économes de la ressource, le mésusage finançant l'usage. L'Afrique du Sud a déjà constitutionnalisé ce principe, fournissant à sa population 25 litres par personne et par jour. A nous de suivre ce mouvement.

L'eau est un bien universellement partagé et il ne peut donc faire l'objet d'un quelconque profit. Nous appelons donc à sa gestion par un système de régie publique ou une SCIC (Société Coopérative d'Intérêt Collectif), permettant d'unir consommateurs et responsables politiques dans une gestion collective et raisonnée de la ressource.

Il n'y a, dans ces prises de position, nul procès ou nulle méfiance a priori, mais une réflexion éthique alliée à un souci pragmatique de répondre à un enjeu planétaire de ce XXIème siècle : gérer l'eau en conciliant justice sociale et écologie.

Alexandre Fabry, porte-parole d'Utopia au PS, et d'autres cossignataires.
Voir :
http://www.lemonde.fr/elections-regionales/article/2010/03/09/l-eau-source-de-vie-ou-de-profit-alexandre-fabry-nicolas-pagnier_1316848_1293905.html


"Que d'eau, que d'eau..." disait Mac-Mahon

L'histoire du très monarchiste Patrice de Mac-Mahon, second président de la 3ème République, est liée à celle de Toulouse. En 1875, lors de la plus effrayante crue de la Garonne, qui fit des centaines de morts, il ne trouva que ces mots, « Que d'eau, que d'eau... »

Patrice de Mac-Mahon « Que d'eau, que d'eau ! »

Maréchal de Mac-Mahon, Président de la République (1873 - 1879)

En 2010, après que des inondations ont martyrisé le littoral charentais et vendéen, un autre Président, non moins monarchiste, semble perdre pied, en pleine campagne des Régionales. Va-t-il s'y noyer? Rien ne nous le donne à penser : un président-monarque républicain, sous la 5ème République dispose d'infiniment plus de pouvoir qu'un président militaire monarchiste, à l'aube de la 3ème République ! Nous qui plaçons les questions de l'eau au cœur de notre réflexion écologique et sociale, avons bien du souci à nous faire, car les partis qui soutiennent, aujourd'hui, les présidents ou présidentiables, ne semblent guère partager nos vues ! À preuve ce qui suit...

Selon le communiqué de la Coordination "Eau Île-de-France", seule la liste socialiste n'a pas fourni de réponse aux questions posées aux différentes listes de candidats, et la liste UMP met sur le même plan gestion publique et gestion privée (ce qui ne saurait nous étonner !). Plus inquiétant encore, le maire PS de Pantin, Bertrand Kern, s'est exprimé, lui, et semble considérer que la question de fond n'est pas le mode de gestion de l'eau en Ile de France. Dans ces conditions, on peut se demander quelle mouche a bien piqué le maire socialiste de Paris quand il a décidé d'en venir à la gestion municipale de l'eau. Il est navrant qu'en Ile de France de telles contradictions jaillissent à quelques jours du scrutin ! Nous en tiendrons compte ! Cela coule de source...

AGLEAU.


Communiqué de la Coordination "Eau Île-de-France"

La Coordination EAU Île-de France s’est adressée aux têtes de liste départementale pour les élections régionales 2010 en Île-de-France pour connaître leurs positions et, en particulier, la place qu’occupent les thématiques de l’eau dans leurs programmes.

Plusieurs ont répondu : Cécile Duflot, pour Europe-Écologie, la liste du NPA, conduite par Olivier Besancenot, Yves Jego, tête de liste UMP en Seine et Marne, Christian Favier, tête de liste du Front de Gauche dans le Val de Marne. Nous les remercions et nous publions leurs réponses sur notre blog : http://eauidf.blogspot.com/2010/02/vous-etes-candidat-e-tete-de-liste.html

Bien entendu, la réponse d’Yves Jégo qui renvoie dos à dos les différents modes de gestion ne nous satisfait pas : si nous sommes dans tous les cas pour un contrôle accru des élus et des citoyens sur les services de l’eau et de l’assainissement, force est de constater que la mise en œuvre effective de ce contrôle s’avère quasiment impossible quand la distribution de l’eau est confiée à une multinationale comme Veolia ou Suez.

Les réponses des différentes listes de gauche et écologistes apportent de nombreux éléments d’analyse et contiennent des engagements que nous aurons à cœur de rappeler aux éluEs ! Nous nous réjouissons en particulier que l’idée d’une gestion publique soit mentionnée par tous ces candidats et que la proposition d’une tarification progressive avec une première tranche gratuite correspondant au besoin vital, soit reprise par Europe Ecologie et par le NPA.

Nous regrettons de n’avoir pas reçu de réponse de Jean-Paul Huchon et du Parti socialiste qui dirigent la région jusqu’à présent. C’est d’autant plus regrettable que la décision politique de Bertrand Delanoë de re-municipaliser l’eau à Paris constitue un point d’appui important pour notre combat. Et que nous voyons aussi les ambiguïtés de Bertrand Kern, président de la communauté d’agglomération Est-+Ensemble, qui affirme que le mode de gestion de l’eau « n’est pas une question de fond » et qu’il n’est pas question de dire « nous préférons la régie » ! Entre ces deux positions, où en est le PS ? Un éclaircissement serait le bienvenu !

Après les élections, avec les usagers, la Coordination Eau Île-de-France continuera son travail auprès de l'ensemble des élus de la région pour faire évoluer les problématiques de l'eau en vue d'une gestion publique, citoyenne et solidaire.

Champigny-sur-Marne, le 9 mars 2010

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Bertrand Delanoë : "Je souhaite enfin que cette évolution vers une régie municipale permette d’engager à moyen terme une réflexion avec les autres collectivités territoriales d’Ile de France sur l’intérêt et les modalités d’une plus grande mutualisation d’un certain nombre d’outils de production de l’eau".







dimanche 7 mars 2010

FORUM NAZIONALE DEI MOVIMENTI PER L'ACQUA


À cette invitation de nos amis italiens, nous aurons, bien sûr, du mal à répondre, mais savoir ce qui se passe en Europe et qui converge avec ce que nous recherchons est, aux yeux des membres d'AGLEAU, très important. D'où cette publication.

Chers amis,

Comme forum italien des mouvements pour l'eau, nous sommes très heureux de vous inviter à venir à manifester avec nous le 20 MARS prochain.
Cette journée, qui tombe dans la semaine mondiale de l'eau, nous l'avons choisie pour construire et réaliser à ROME, une MANIFESTATION NATIONALE contre le décret 115 qui privatise la gestion de l'eau en Italie et pour affirmer la volonté populaire pour une gestion démocratique, publique et participer à la gestion de l'eau.

A la manifestation, qui partira a 14,30 de la place de la République (à côté de la gare centrale ''Termini''), participeront tout les mouvements pour l'eau publique en Italie avec les associations des consommateurs, les syndicats, l'église, les associations de la société civile, mairie et province avec leurs administrations, réseau de défense de l'environnement et antinucléaire et les comités de défense des territoires.

La présence d'une délégation européenne et mondiale a la manifestation, renforcerait nos liens d'amitié et de collaboration que nous avons entretenus jusqu'à maintenant et ferait comprendre l'importance d'un travail commun et global pour la défense de l'eau contre le processus de commercialisation.

Votre présence, démontrerait en plus, qu’en Europe et dans le monde entier, est possible rendre l'eau publique et que l'efficacité du service public peut être le moteur pour l'amélioration de la gestion et la préservation du bien commun EAU avec la participation des communautés locales.

Nous pouvons bien sûr organiser l'hospitalité pour qui voudrait venir à Rome le 20 mars.
www.acquabenecomune.org

mercredi 3 mars 2010

Une pétition contre le scandale du tarif de l'eau

Pétition proposée par la Coordination Eau Île-de-France, l'ACME-France,
Action Consommation, Anticor, ATTAC-France et la Fondation France Libertés.



Le 11 décembre 2008, M. SANTINI, président du Syndicat des eaux d'Île-de-France (SEDIF), annonçait une baisse du tarif de l'eau pour faire voter la reconduction de la délégation au privé. C'est que les audits officiels avouaient « des possibilités d'économie » de 40 à 45 millions d'euros sur un contrat annuel de 375 millions d'euros ! De son côté, après plusieurs études et une rencontre avec le SEDIF, l'UFC Que choisir ? évoquait une « surfacturation » de 85 millions d'euros, soit plus de 22% ! En 2010, M. SANTINI consent à baisser le tarif de l'eau (HT) de 1,76 EUR / m3 à 1,73 EUR / m3 soit 1,7% !

Que sont devenus les dizaines de millions perçus en trop par VÉOLIA en 2009? Et en 2008 ? Et en 2007 ?

- La « grande compagnie aux profits insolents » doit nous rembourser !

- Les actionnaires ne doivent pas être récompensés par des dividendes pour des risques qu'ils n'assument pas, comme on l'a vu récemment en ce qui concerne le mauvais état des canalisations et les fuites d'eau dans les villes gérées par le privé.

- Le tarif de l'eau pratiqué par le SEDIF doit baisser de façon significative dès maintenant, avec la création d'une première tranche gratuite pour tous (40 l/jour/ personne) et une forte progressivité ensuite. Cela rendrait effectif le droit à l'eau dont sont aujourd'hui exclus les plus démunis.

Pétition proposée par la Coordination Eau Île-de-France, l'ACME-France,
Action Consommation, Anticor, ATTAC-France et la Fondation France Libertés.

<http://www.acme-eau.org>
<http://www.eauidf.blogspot.com>
<http://www.actionconsommation.org/publication>
<http://anticor.org>
<http://www.france.attac.org>
<http://www.france-libertes.org>

AGLEAU est une association dont les membres habitent des communes hors SEDIF mais pas hors influence de Véolia. Nous sommes adhérents de la Coordination Eau Ile de France. AGLEAU est, sans hésitation, solidaire de cette pétition par laquelle les citoyens Franciliens expriment fortement leur vigilance et leurs protestations.